Alain Niderst, né à Angers le 16 juillet 1938, décédé à Paris le 9 décembre 2014, professeur de littérature française honoraire de l’université de Rouen, ancien directeur du département de Lettres modernes (1975-1997), laisse une œuvre considérable. Le titre d’un de ses récents ouvrages, De Rabelais à Sartre (Eurédit, 2008, 4 vol.), suggère l’étendue de ses intérêts littéraires, mais aussi philosophiques et scientifiques.
Spécialiste du XVIIe siècle, Alain Niderst a consacré nombre d’études aux grands auteurs de l’âge classique (Molière, Racine, Mme de Maintenon, Madeleine de Scudéry dont il a restitué le « monde » avec une grande érudition). Mention spéciale doit être faite de Corneille : président du Mouvement Corneille de 1982 à 2000, il élargit à la recherche les buts de cette association en fondant le Centre international Pierre Corneille. Il publie le Théâtre complet de Corneille aux Presses universitaires de Rouen et organise un colloque majeur lors du tricentenaire de 1984 (Pierre Corneille, PUF, 1985), suivi d’une série de colloques bisannuels consacrés au dramaturge rouennais, ainsi que d’une biographie parue chez Fayard à l’occasion du quadricentenaire de 2006. Il a procuré de nombreuses éditions d’auteurs du XVIIe siècle, de Marie-Madeleine de Lafayette à Saint-Evremond, en passant par Bayle, Thomas Corneille, Guilleragues, Challes et Fontenelle : on lui doit l’édition des Œuvres complètes dans le « Corpus des œuvres philosophiques en langue française » chez Fayard (1989-2001).
D’une curiosité aussi inlassable que sa belle énergie, Alain Niderst s’est intéressé à la pastorale (de Belleau à V. Hugo) et à l’opéra, à Eschyle et à Giraudoux, à Leibniz comme à Baudelaire, dans une vaste production scientifique, mais attentive aussi au grand public cultivé. Fidèle à ceux qui le formèrent, il a rendu un particulier hommage à Georges Couton en republiant des essais devenus rares, Richelieu et le théâtre, ou La vieillesse de Corneille.
Membre du comité de rédaction d’Etudes normandes à partir de 1991, Alain Niderst a signé plusieurs articles dans la revue : « Corneille au temps de Jules Ferry, le bi-centenaire de 1884 » (1-1984), « Victor Hugo à Jersey » (3-1985), « Fontenelle et nous » (3-1987), « Corneille et les Jésuites » (4-1993), « Le pavillon de Boisguilbert » (4-1996), « Pierre Corneille, théâtre et poésie » (2-2006).
Il laisse le souvenir d’un chercheur ardent, engagé dans la vie de l’université et d’un enseignant animé du goût de transmettre la vaste culture qu’il s’était forgée.
Myriam Dufour-Maître,
présidente du Mouvement Corneille-Centre international Pierre Corneille
Avec l'aimable autorisation d'Etudes normandes
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