EDITIONS
RIFFAUD, Alain, Cinna, édition critique, Genève, Droz, "Les Textes Français", 2011
Cinna marque une date importante dans la carrière de Pierre Corneille comme dans l’histoire de la tragédie française. Avec cette pièce, Corneille est consacré comme le roi de la tragédie : après les critiques faites au Cid et à Horace, ses efforts pour atteindre la perfection formelle sont couronnés de succès en 1642. Corneille propose avec Cinna un état moderne de l’intrigue dramatique, composée à rebours à partir du dénouement.
Grâce au miroir de la Rome antique, Corneille offre aussi une méditation sur le gouvernement légitime, opposé à la tyrannie, sur le pouvoir et la vertu de clémence, l’amitié et la concorde civile. Emerge avec Auguste la figure du prince magnanime qui fonde une dramaturgie du sublime liée à l’admiration. L’intérêt de Cinna vient aussi de son étonnante actualité dans un monde où d’un côté s’affaisse la démocratie et où de l’autre on chasse les tyrans dans le sang.
Cette édition propose un appareil critique complet mis à jour, des appendices, et un riche dossier susceptible de satisfaire un large public.
ARTICLES
THOURET (Clotilde), "Une fidélité moderne : de quelques usages de l'histoire dans la tragédie cornélienne (Cinna, Sophonisbe)", dans Penser l'héritage à l'âge classique, Littératures classiques n° 75, 2011, p. 109-123.